Qui, se promenant le long des chemins aux abords découverts, n’a pas rencontré cette plante parfois gigantesque avec ses grandes feuilles cordiformes, ses fleurs d’un rose violacé prononcé et ses akènes s’accrochant aux vêtements et aux poils d’animaux ?
Cette grande herbacée, à l’aspect quelque peu insignifiant, recèle pourtant quelques bons secrets.
Présentation de la Grande bardane
Originaire des régions tempérées d’Europe et d’Asie, cette espèce est une plante typique des terrains découverts, en friche, riches en azote. Elle préfère un sol frais, riche en matières organiques végétales et une exposition ensoleillée.
Pouvant atteindre un développement spectaculaire, sa taille peut atteindre deux mètres de haut. La tige unique, dressée, très rameuse, est souvent velue et rougeâtre, ses grandes feuilles alternes, cordiformes, à la face inférieure
et duveteuse mesurent jusqu’à 60 cm de diamètre, sa racine pivotante et charnue peut s’enfoncer jusqu’à plus de 50 cm dans le sol.En juillet et en août, sa floraison, présentant des fleurs violettes groupées en capitules globuleux réunis en grappes, attire régulièrement de nombreux insectes. La grande bardane entretient ainsi certaines relations avec quelques espèces. Son feuillage se fait hôte pour la chenille du papillon Vanesse du chardon (Vanessa cardui) et ses graines nourrissent la larve de la mouche de la bardane (Tephritis bardanae) dont l’adulte, friand de son nectar, assure la pollinisation.
A l’automne, une fois à maturité, les capitules floraux laissent place à des boules remplies de crochets leur permettant de se disséminer en s’accrochant aux poils des animaux sauvages. On parle alors de
.Bienfaits et utilisations de la Bardane
Vertus médicinales
Utilisée et consommée en Chine, au Japon et en Inde depuis des milliers d’années, la racine de bardane servait au soin des infections respiratoires, des douleurs articulaires et des abcès.
Au premier siècle après Jésus Christ, Dioscoride la répertorie dans le premier herbier rédigé en Europe, la conseillant pour la guérison des vieilles blessures, les plaies ainsi que les morsures d’animaux venimeux.
Elle figurait parmi les plantes potagères recommandées au Moyen Age où son utilité était préconisée pour les problèmes de peau, de vessie et de rein ainsi que pour les maladies vénériennes.
Mais il fallut attendre 1837 afin d’en connaître les principaux constituants peu à peu remplacés par des composants de synthèse, rendant son utilisation médicinale désuète.
La bardane est reconnue pour ses propriétés dépuratives, antibiotiques, antiseptiques et diurétiques. Les parties utilisées sont la racine et les feuilles. Sa racine est riche en inuline et en composés polyinsaturés qui lui confèrent des propriétés antibactériennes et antifongiques. Elle est également hypoglycémiante et peut être utile dans les cas de diabète. C’est un draineur cutané très efficace.
Elle contient des vitamines B1, de l’acide folique, du potassium, du fer et de la silice qui est une combinaison d’éléments importants pour la fixation du calcium, pour la santé de la peau, des ongles et pour éliminer les impuretés de l’organisme.
Ce sont cependant les propriétés dépuratives de la plante qui sont les plus intéressantes. On l’utilisera pour désintoxiquer les organismes saturés de toxines, les problèmes dermatologiques et pour débarrasser l’organisme de ses déchets. La racine faciliterait également l’élimination des métaux lourds.
Précautions :
Les préparations à base de bardane ne devraient pas être consommées par les très jeunes enfants, sauf recommandation du médecin ou d’un phytothérapeute. Les femmes enceintes ou allaitant ne devraient pas consommer de préparation à base de bardane.
En cuisine
Alors que la Grande Bardane est considérée comme « mauvaise herbe » chez la plupart des jardiniers, elle est cultivée et consommée au Japon sous le nom de Gobo. Récoltée avant l’hiver sur les plants de l’année, la racine pivotante et charnue de la bardane se mange crue râpée ou cuite à la façon des salsifis. Son goût est proche de l’artichaut mais avec une teinte terreuse.
Les jeunes pousses peuvent se manger braisées ou en soupe.
Les toutes jeunes feuilles, devenant amères à maturité, peuvent se préparer à la façon des épinards.
Les jeunes tiges peuvent être pelées pour en manger l’intérieur à la « croque au sel ».
La Grande bardane au jardin
Dans le potager, la bardane est une bonne compagne pour les plantes voisines car elle les protège de certaines maladies. Que ce soit en association de culture, sous forme de purin ou en paillage afin de soigner les autres plantes, notamment contre le mildiou. Sa particularité est de « concentrer » les ions de cuivre, faisant de la Bardane un bon fongicide ainsi qu’un bon engrais.
Texte et photographies : Cédric Daguet